La question aura attendu le milieu de l’entretien. Délicate à poser. Comment allez-vous, M. Le Graët ? Le président de la plus puissante fédération sportive du pays, celle de football (2,1 millions de licenciés, 321 salariés sous contrat), se dit « complètement guéri ». Il avait déjà vaincu un cancer, dans les années 2000. Le voilà maintenant remis d’une leucémie, révélée en 2018, peu avant le titre mondial des Bleus en Russie. « Je n’ai jamais raté un “comex” [comité exécutif] ou une réunion avec un sponsor ces trois dernières années, assure-t-il. Je disais à l’hôpital : “Non, non, ce jour-là, il faut que je sorte.” Peut-être que l’exercice de mon mandat m’a maintenu, m’a aidé moralement. »
Noël Le Graët, né un 25 décembre, a 79 ans. Dont presque dix passés à la présidence de la FFF, poste qu’il occupe depuis juin 2011. « Si le responsable est en forme, l’âge n’a pas d’importance. Je connais des gens de 50 ans incapables de gérer une boutique », souligne-t-il dans son bureau du 15e arrondissement de Paris avec vue sur la tour Eiffel. Les statuts de la « 3F » l’autorisent à envisager un quatrième mandat : nulle limitation, à l’inverse d’autres fédérations. Au terme de celui-ci, après les JO 2024 à Paris, il irait alors sur ses 83 ans.
Le Breton avait jusqu’au 11 février pour annoncer sa candidature, l’assemblée élective étant prévue le 13 mars. Il a levé le faux suspense dès le jeudi 21 janvier. « Après avoir largement consulté les acteurs du football français ces dernières semaines et les membres du comité exécutif de la FFF ce matin, j’ai décidé de solliciter le renouvellement de votre confiance, en vous présentant ma candidature à la présidence de notre Fédération », écrit-il dans un courrier adressé aux acteurs français du football (clubs, ligues et districts, syndicats, Haute Autorité, etc.) qu’a pu consulter l’Agence France-Presse.
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