
« Il serait inacceptable de sortir demain de la crise du Covid-19 pour mourir de la pollution de l’air. » Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron transmise au Monde, une dizaine d’élus locaux de tous bords politiques demandent au chef de l’Etat que « la lutte contre la pollution de l’air soit enfin reconnue comme priorité nationale et prise en compte dans l’ensemble des politiques publiques, pour que les près de 67 000 décès que la France connaît chaque année soient rapidement relégués au passé ». Car si le coronavirus a déjà fait plus 25 000 victimes, les particules fines et autres oxydes d’azote sont à l’origine d’environ 67 000 morts (cancers du poumon, AVC, infarctus…) tous les ans selon les dernières estimations publiées en 2019 dans la revue médicale European Heart Journal.
Ce cri d’alarme contre ces « décès passés sous silence » émane de l’Alliance des collectivités françaises pour la qualité de l’air, réseau regroupant une quarantaine de membres dont des agglomérations et des villes comme Paris. Parmi les signataires, on trouve des vice-présidents de métropoles (Guy Bergé, centre droite, Metz ; Christiane Bouchart, EELV, Lille ; Jérôme Dutroncy, Parti de gauche, Grenoble ; Pascale Hameau, EELV, Saint-Nazaire), le maire de Champlan (Christian Leclerc, sans étiquette), l’adjointe au maire de Villeurbanne (Anne Reveyrand, PS), la conseillère de Paris chargée de l’environnement (Aurélie Solans, écologiste) ou encore Françoise Schaetzel (EELV), conseillère de l’Eurométropole de Strasbourg et présidente de l’Alliance. « S’il est trop tôt pour sérieusement envisager un après-Covid-19, il n’est pas trop tard pour que les mesures prises dans les prochaines semaines, les prochains mois le soient au bénéfice de la lutte contre le Covid-19 mais aussi de la lutte contre d’autres fléaux sanitaires, au premier plan desquels la pollution de l’air », alertent-ils.
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