Giulia Merelli n’oubliera jamais le 23 février 2020. Ce jour-là, cette femme de 28 ans, assistante sociale à Ranica (Italie), dans la banlieue de Bergame, a compris que la situation basculait. « Le dimanche qui précède le carême, tous les villages font carnaval, raconte-t-elle. On défile masqués et les familles sont dans les rues, dans toute la province. A midi, au dernier moment, tous les défilés ont été annulés. La confusion était totale. La peur s’est faite plus présente. » Le coronavirus cessait d’être une seulement affaire chinoise, « une chose lointaine », comme elle dit.
Quatre jours plus tôt, Giulia Merelli et des dizaines de milliers de supporteurs du club de football local, l’Atalanta de Bergame, s’étaient rendus à Milan, à 50 kilomètres de là, pour assister au match aller des huitièmes de finale de Ligue des champions opposant leur équipe à celle du Valence FC et remporté par les Italiens 4-1.
La théorie du « match zéro »
Une rencontre que des médecins italiens décrivent aujourd’hui comme un accélérateur de l’épidémie dans la province de Bergame, la plus touchée d’Europe avec une mortalité sept fois supérieure à la norme. Certains développent même la théorie du « match zéro ».
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